Le portrait de presse au prisme des dominations

Description

Pourquoi fait-on poser des femmes allongées, et pas des hommes ?

Ou encore, qui représente, qui est représenté·e, et comment ? Le portrait de presse en France est-il un vecteur d’inégalités, de sexisme notamment ? De quelles décisions un portrait paru dans les pages d’un journal, d’une revue, est-il le résultat ? Voici quelques-unes des questions traversant cette étude de cas qui porte sur un corpus de 955 portraits photographiques et une partie des textes qui y sont associés, publiés dans la rubrique “Portraits” de Libération, dite la der, et dans la rubrique “L’invité” de Télérama, entre novembre 2017 et novembre 2020.

Ce travail a été entrepris par plusieurs membres de LaPartDesFemmes, collectif engagé en faveur de la pluralité des regards en photographie : Marie Docher, photographe, Ingrid Milhaud, iconographe et cheffe photo, et Chloé Devis, photographe et journaliste. Il vise à débusquer par différents moyens comment s’expriment partout, dans les photos, mais aussi entre les lignes des articles et dans les titres, souvent sans que l’on y prenne garde, différents rapports de domination. Il s’agit aussi de mettre en évidence les mécanismes qui favorisent la perpétuation de stéréotypes, jusque dans les deux médias choisis dont la ligne éditoriale se veut progressiste, et qui abordent volontiers des sujets tels le sexisme, le racisme, la diversité des corps…

Pour mener à bien et mettre en perspective leurs réflexions, les autrices s’appuient sur des statistiques, l’analyse des contenus photographiques et textuels, et des entretiens avec des photographes et des personnes photographiées.

L’objectif de cette démarche est de déciller les regards, et de donner des pistes pour repenser les représentations et les manières de les produire.

Cette publication reprend, prolonge et enrichit les premiers résultats de l’étude qui ont été livrés en septembre 2021 dans l’émission “Arrêt sur images”, dont le succès d’audience a poussé Libération à faire évoluer ses pratiques dès le mois suivant.